TRIATHLON S DU PAYS DE SAINT MARCELLIN – LES CINQ ETOILES DU S
J’ai très peu d’expérience en compétition de triathlon, c’était ma deuxième course et déjà on a changé tout les paramètres! D’un coup je me retrouvais en équipe, une expérience unique. Et puis on commençait en piscine et non en eau libre, vraiment très différent.
J-65
C’est officiel, une équipe de filles a été créée au club TRIBIKE, et j’ai le droit d’en faire partie en tant que copine de l’un des coureurs. Je serai avec quatre autres filles : Harmonie, Annick, Gabrielle et Laura. À l’exception d’Annick, qui sera notre cheftaine, on est toutes débutantes ou avec un petit niveau. Normalement, on sera un groupe homogène. On se rencontre alors pour la première fois par écrit sur un groupe WhatsApp.
Le concept est simple : en équipe et non en relais, on devra faire toute l’épreuve ensemble, mais c’est le temps des 3 premières en course à pied qui compte !
J-63
Harmonie s’occupe de nous inscrire, et pour choisir le nom de l’équipe, on demande à ChatGPT de nous générer une liste pour symboliser 5 femmes motivées sur un Triathlon S : Les cinq étoiles du S. On est inscrites, il y aura 130 équipes au total !
J-37
Pour la première fois, on se rencontre en vrai lors d’une sortie vélo organisée par TRIBIKE. On roule ensemble pour la première fois sur un parcours d’une soixantaine de kilomètres avec quelques bosses. C’est bien parti pour le S, il n’y aura que 20 km. Christian, le coach, nous apprend alors le passage de relais en groupe quand le drafting est autorisé : On se place en tête de file. Tous les vélos sont alignés pour bénéficier de l’aspiration. Le premier vélo prend tout le vent de face et doit pousser plus fort que les autres qui sont protégés. Quand le premier vélo n’en peut plus, il se décale sur la gauche et vient se placer en double file à la hauteur du deuxième vélo. Il y a donc deux vélos qui prennent le vent de face. Le vélo de droite se décale devant le vélo de gauche, formant ainsi deux files avec plusieurs protections. Au bout d’un moment, on vient se replacer derrière le dernier vélo, et on recommence. Se décaler à droite et rentrer tout derrière à gauche, n’oubliez pas pour la suite, c’est ce qu’on a appris !
La sortie s’est bien finie. Toute contente d’avoir rencontré les filles !
J-16
Pour courir en équipe, il faut avoir au choix tous des tenues similaires en couleur, ou alors tous la même trifonction. De la même manière, il est préférable que tout le monde ait le même bonnet.
Seulement voilà, n’étant pas au club, ne n’avait ni bonnet ni trifonction. Et celle de mon copain était sacrément grande! J’aurai pu emprunter un maillot vélo à quelqu’un mais personne n’en n’avait de dispo.
Heureusement, une amie de Maxime n’allait pas participer et a pu me préter la sienne, avec un dos nageur (ouvert) ! C’était assez drôle parce que c’était assez évident qu’elle était trop petite, elle me faisait un peu un garot au niveau des cuisses, mais c’était mieux que rien et pour un petit, ca ferait l’affaire! Merci à toi!
J-1
Les derniers préparatifs sont prêts, le sac est prêt, on a revérifié ce qu’il fallait emmener, le parcours et les étapes. Le GPS est synchronisé, tous les éléments électroniques sont branchés. Il faut encore manger et dormir. La start list est sortie, les équipes partiront de la plus lente à la plus rapide basée sur les estimations données à l’inscription. Notre départ sera à 12h35. Le matin, on aura le temps de voir et de soutenir les équipes sur le XS. TRIBIKE n’a pas d’équipe sur le XS, mais le soutien est essentiel sur les courses. Alors équipe ou non, un petit « Aller Aller » de temps en temps fait du bien à tout le monde et ne coûte pas grand-chose !
06:00 – Le réveil
La routine d’avant course se met en route : Réveil, Yoga pendant 20 min pour ouvrir les hanches et réveiller le corps. Douche froide et petit déjeuner.
Ce moment de réveil-yoga, c’est mon moment à moi. Max dort encore, l’appartement est calme, je mets mon casque et c’est dans la pénombre que je me laisse me réveiller en douceur au rythme de DownDog Yoga. C’est un moment de concentration, d’écoute de soi, de connexion au corps et de préparation mentale.
On se rejoint pour le petit déjeuner. Des œufs et des galettes de maïs avec un peu de fromage. Il y aura un deuxième petit déjeuner sur place.
07:15 – Le départ

On charge tout dans la voiture et c’est parti pour 1 h de route. Le paysage est magnifique, le soleil se lève pour nous offrir un spectacle doré. Il n’y a aucun stress. Un peu de musique et du calme. C’est comme si on allait à l’entrainement. Quelques derniers réglages, dernières questions, les conseils du coach.
08:30 – Le retrait des dossards
En arrivant, les filles étaient déjà là et étaient en train de retirer les dossards. Une seule enveloppe pour 5. Dedans, il y avait 5 trackers, 5 bracelets en papier, 5 dossards, 5 stickers casque et vélo, 5 flyers. On est très en avance, alors on s’installe. On fixe les stickers sur les vélos et casque, le barnum de l’équipe est monté, on pose les casse-croûtes sur la table, on papote, on encourage les autres équipes. On part faire un mini tour avec les vélos pour vérifier que tout va bien. On essaye de se mettre d’accord pour la stratégie dans l’eau, sans succès… Certaines équipes sont même parties faire le tour complet. On passe le temps.
Mot du coach : Pour éviter de laisser de la colle sur votre tige de selle, laissez le papier de l’autocollant uniquement au niveau du centre et collez les deux autres parties entre elles.

09:30 – Parc à vélo
Le parc à vélo ferme à 10:00, l’idée est d’avoir le temps de poser ses affaires dans l’ordre avec lequel on va en avoir besoin. Le vélo posé avec le casque prêt à être enfilé, à gauche, on a toute une serviette avec les chaussures de vélo, chaussettes dessus, lunettes, et porte dossard prêt. Derrière, il y a les chaussures de course à pied et la casquette. On ne sait toujours pas dans quel ordre on entrera dans l’eau, notre stratégie, ni vraiment notre sortie de l’eau.

Mot du coach : Aucun signe distinctif n’est autorisé dans le parc à vélo. Mais une serviette de couleur ou un tronc d’arbre ici et là, ça permet de retrouver rapidement son vélo aux transitions.
10h30 – Le casse-dal
Il fallait bien qu’on se remplisse le ventre avant la course. Alors le deuxième petit dej a été un plat de pâtes vers 10h 11h.
11:30 – La préparation
Avec quelques filles, le live du triathlon T100 de Singapour pas loin, on se fait une petite session d’étirements avec une séance de yoga hatha pour ouvrir les hanches et les psoas. On discute de la stratégie piscine, sans trop de succès. Un peu de crème anti-frottement et de crème solaire (le soleil tabasse ! ), on vérifie que les trackers sont bien à la cheville gauche, qu’on a bien bonnet et lunettes, et on est bon !
12:05 – « Souhaitez nous bonne chance »
Il est l’heure de se présenter pour l’enregistrement du départ et l’échauffement dans une partie du bassin. C’est avec beaucoup d’excitation et en même temps très méthodiques qu’on arrive là-bas. On entrera dans la piscine par les vestiaires. Juste avant de se présenter, on décide : Il y a un départ toutes les 2 min. Et il y a six lignes d’eau. Donc à 12 minutes, il y aura un autre groupe dans notre ligne. Pour nous, ce sera un changement de tête de groupe tous les 200 m pour prendre un relais. Comme il y en a 700, la dernière fera 100 m. Le coach a été clair : « vous restez toutes les quatre ensemble, vous vous attendez au mur au besoin, et quand une deuxième équipe entrera dans l’eau, personne ne coupe votre groupe. Vous restez ensemble ! « .
On se présente et la capitaine de l’équipe donne notre numéro. On nous recompte, on est partie. On se douche, un dernier passage aux toilettes, on se rince, on enfile les bonnets, et on se présente pour une photo avant d’aller dans le bassin d’échauffement. On s’entraîne à nager dans les pieds avec une petite touche régulière pour signifier qu’on est là. Les filles se sont entrainées à ca en étant toutes au club, pour moi c’était ma première fois avec elles. Mais étrangement pas si compliqué. Il est l’heure de se présenter pour le départ, on reçoit les dernières instructions, on va se placer à la ligne d’eau. Quand un des arbitres nous l’indique, on rentre dans l’eau. Le départ se fait avec l’ensemble des personnes du groupe main au mur.
12:35 – La natation
C’est parti ! Deux filles sont devant moi, dans 400 m, ce sera mon relais. On se lance, et avec l’aspiration et être en piscine donne cette étrange sensation d’être à l’entrainement dans une piscine Lyonnaise : Gavé de monde, dans les pieds les uns des autres, d’une facilité imprévue. Je me concentre pour avoir une allure constante, toucher les pieds de ma camarade régulièrement, ressentir les touches de celle derrière moi. Ça n’a pas loupé, en trois allés retours, je ne savais plus à combien on en était ! La première laisse le relais, on doit être à 200 m. J’essaye de me concentrer pour compter, mais dans cette piscine de 25 m, je perds à nouveau le compte. La première me laisse passer devant, je regarde ma montre « 200 m et des bananes ». Ouais. Elle cherche l’eau libre et non la piscine et bichette, elle est perdue. Je ne pourrais donc pas compter sur elle. Je commence à compter tout en poussant. C’est fou comme on ressent l’aspiration quand on est derrière et comme on doit pousser quand on est devant ! Au bout d’un moment, je me retourne pour savoir où étaient les filles, je crois que je dois donner un relais, mais je ne sais plus bien. J’esquisse un mouvement à une des filles et je repars, au pire, je ferai trop. De toute façon, à 50 m restant, on a un signe des arbitres pour nous informer. Je fais mes 50 restant, je passe le relais, c’était bien ça! Encore un allé retour et une équipe nous rejoins pour le dernier 50 m. Malheureusement on partira du mur exactement en même temps.
Dans leurs équipe, 2 partirons pleine balle et seront devant nous, les deux ou trois autres resterons derrière nous. Au demi-tour, un mec arrive sur ma droite et essaye de passer pour couper notre groupe. Ca été 15 mètres de coups et de battaille entre nous. Le coach avait dit « vous restez ensemble », hors de question qu’un pinpin un peu bourrin vienne casser ca a 25 mètres de la fin! Il a fini par abandonné, de toute façon son équipe ne suivait pas…
12:49 – T1
On est sorties de l’eau comme on pouvait et en courrant sur le tapis pour aller au parc à vélo, on pouvait entendre les supporters. Un coucou à Mylan qui était la, et on passe la montre au prochain mode. « 14 min dans l’eau, c’est propre! Allez on continue, au terre-plein au quatrième arbre ! ». On trottine jusqu’aux vélos. On enfile les casques, les chaussettes « purée ca accroche », les chaussures et dossards, et on y va. Particularité du triathlon en équipe, il faut qu’on soit tous.tes au sas de transition en même temps pour repartir. Je vais pour me placer debout le vélo entre les jambes et l’arbitre me gronde « non on attend mon signal! ». On s’attends entre nous, peut-être 10 secondes, et on était reparties! 20 km de vélo.
12:52 – Le vélo
C’était une journée superbe! Le soleil était au rendez-vous, il faisait tout juste assez chaud pour pouvoir se balader en short et en tshirt ou en trifonction après la course. Alors sur le vélo, c’était parfait! Proche du départ il y a une première montée. Mon compteur annonce 1/3. On y va doucement, le groupe éclate un peu. On n’oublies pas qu’on a très peu roulé ensemble. On avait roulé une seule fois ensemble et on avait travaillé les relais. Finalement, le coach nous attendait en haut de la bosse et nous a recommandé de nous regrouper et de ne pas se lâcher pour faire face au vent. On se regroupe, on roule ensemble. On prends des relais un peu n’importe comment, si le coach nous voyait il nous aurait fait travaillé ca !
Première vrai grosse descente, les filles partent en dusées et moi, comme d’habitude, j’ai les mains sur les freins. J’ai peur de la chute et je manque cruellement d’entrainement dans les virages un peu techniques. Alors je bouche le trous et je leurs dit de partir en descente, que je rattraperai sur le plat ou en monté. Certes, ca coute un peu plus sur le coup, mais elles ne vont pas m’attendre en descente non plus! On continue de rouler dans ce paysage magnifique, on enchaîne les bosses, et c’était tellement chouette que ma sensation était un peu comme à l’entrainement. Juste trop sympa, avec un certain tempo, mais en gestion.
On arrive, on declipse avant l’arrivée, et on descent avec les chaussures vélo pour aller a la T2.
13:41 – T2
On trotinne avec les vélos sur ce long tapis orange. C’est l’excitation, le plus gros est fait et on est encore quatre. Direction, le quatrième arbre à côté du terre-plein. On se sent bien, on est prête pour courir. Avant de partir, Harmonie nous informe que son tendon d’achille lui fait mal. Elle avait strappé et jusque ca, ca semblait aller.
On pose les vélos, les casques, les chaussures, et on mets les baskets et la casquette! Après le trail de la semaine d’avant, la casquette n’était même plus une question.
13:44 – La course à pied
On se regroupe au sas de transition devant l’arbitre, et on part. On avait dit autour de 6:15 min au kilomètre. On est parties un peu fort, Harmonie nous dit rapidement de partir sans elle. Avec Annick et Gabrielle on se stabilise a 5:45-6:00 au kilomètre. On avait 5 km à faire avec une bosse dont on m’avait parlé comme étant la bosse des enfers, super longue, où tout le monde marche.
Tout du long, on a eu un soleil merveilleux et Maxime que j’ai vu surgir de nul part à tout les coins de rues pour nous encourager. Toutes les trois on a trotinné, les filles m’ont dit être plus à l’aise comme ca. On a croisé un autre groupe de femmes, c’était vraiment un moment drôle et sympa, comme à l’entrainement!
14h15 – L’arrivée
Je voyais bien qu’on allait un peu trop vite pour les filles. Avec une des filles, on s’était placées en bouclier de vent pour la troisième. A 200 m de l’arrivée, elles avaient encore du jus pour le sprint signature! Un moment super chouette!
On nous enlève notre puce pour la récupérer, et on s’est placées pour attendre la quatrième. Ensemble, on est allées au ravito chercher un morceau et un coca.
J’ai retrouvé Maxime qui m’a soufflé « c’est un scandale, il fait super chaud et tu viens de faire un tri, le respect est mort tu transpire même pas! ». C’est vrai que les conditions étaient idéales pour moi! J’ai adoré le vent, le beau temps, et le fait d’être avec les filles m’a donnée une impression d’entraînement et donc de ne pas subir ma course. Pourtant, on a fait le même temps que un an plus tot sur mon premier S. 1h38.
L’après-midi
On a passé l’après-midi à soutenir et encourager d’autres équipes. La sensation était étrange à certains moment. Pas de célébrations outre mesures, pas de sentiment d’effort insurmontable, juste un bon moment et une course dont on était contente.
Vers la fin d’après-midi on est rentrés sur Lyon, on a diner, et on a repris notre vie. le lundi était un lundi comme un autre.
L’experience club et équipe
Le jour même j’avais l’impression de faire parti d’un club, d’une famille. C’était à la fois grandissant et motivant, à la fois assez naturel et banalisé. On faisait tous nos courses, on était tous là pour profiter du moment et faire nos perfs, chacun et chacune dans son truc et en même temps ensemble. Il y en avait qui dormaient sous le barnum, d’autres qui discutaient dans les chaises. Il y en avait sur les bords des courses, d’autres entrain de se ballader. Mais c’était un collectif.
Le triathlon est un sport à plusieurs et seul en course, et parfois… On est ensemble jusqu’au bout.
Il est temps de regarder vers la prochaine course, le Triathlon S des Dauphinés. En solo. Encore une autre experience.
Bisous!

