[S31] Coach ou pas coach ? Mon parcours (pas si linéaire) vers un entraînement qui me ressemble

À mon niveau — ni pro, ni débutante totale — on me demande souvent pourquoi j’ai un coach. Est-ce que c’est rentable ? Est-ce que c’est vraiment utile ? Et quelles sont les autres options quand on veut s’entraîner sérieusement sans exploser son budget ? Voilà le récit (très concret) de mon cheminement.

  1. Mon premier coaching
  2. Pourquoi une application de coaching, c’est vraiment pas mal
  3. Et pourquoi un coach humain, c’est (parfois) irremplaçable
  4. Et le club, alors ?
  5. Quel entrainement pour qui ?
  6. Comment choisir son application de coaching ?
  7. Comment choisir son coach ?
  8. Un cheminement nécessaire

Mon premier coaching

Quand j’ai décidé de me lancer dans le triathlon, je ne me suis pas posée longtemps la question : j’ai pris un coach. Pas parce que j’étais une athlète pro ou ultra-performante, non. Juste parce que j’avais peur. Peur du triathlon S, peur de mal faire, peur de ne pas tenir la distance. À l’époque, j’avais déjà une coach en muscu, donc dans ma tête, c’était logique : il me fallait quelqu’un pour m’encadrer, me rassurer, me dire quoi faire. Je voulais être prise par la main.

Alors, j’ai trouvé un coach, et j’ai sauté le pas. 100€ par mois, pour… borner. J’ai enchaîné les kilomètres, les séances, les charges, mais sans réellement comprendre pourquoi je faisais quoi. Aucun ajustement, peu de retours. Un plan figé, impersonnel, où je me suis vite perdue. Il me donnait mes séances de la semaine, qui étaient sensiblement les mêmes à chaque fois. En réalité, j’aurais probablement mieux fait de chercher moi-même des plans d’entraînement gratuits et de les adapter à mon rythme.

Retour au solo, puis à l’application

Après mon échéance, le triathlon S de Montreuil-Juigné, j’ai fait une pause. Et j’ai repris seule, au feeling, en mode “j’écoute mon corps”. C’était agréable un temps : pas de pression, pas de comptes à rendre, juste l’envie de bouger. Mais rapidement, j’ai retrouvé mes limites : aucune structure, pas de vision d’ensemble, la blessure était pas loin parce que je chargeais trop… Ou pas assez.

J’ai été contactée pour tester une application : Opentri.

Assez vite, je me suis dit que ce serait un bon compromis : un cadre, sans la rigidité d’un coaching classique, on fait partie d’un club virtuel donc pas de contraintes horaires… Surtout : pas de charge mentale puisqu’il fallait suivre un plan. C’était plutôt pas mal. Les séances s’enchaînaient, les objectifs étaient clairs… mais il me manquait quelque chose. Déjà, ce n’était pas assez. Alors, j’ai vite rajouté Garmin Coach.

Pourquoi une application de coaching, c’est vraiment pas mal

Utiliser une application de coaching, c’est comme avoir un plan structuré toujours sous la main, sans avoir besoin de tout gérer soi-même. Les bonnes applis proposent des programmes progressifs, adaptés à notre niveau, à nos objectifs, et parfois même à notre emploi du temps.

On peut suivre nos séances, avoir une vue d’ensemble sur notre charge d’entraînement, notre progression, et nos données (fréquence cardiaque, puissance, zones, etc.). Certaines prennent même en compte la récupération, la fatigue, ou réajustent si on saute une séance.

C’est une vraie forme d’autonomie guidée : on avance avec un cadre, sans forcément passer par un coaching individuel. Et pour beaucoup d’entre nous, c’est une solution simple, efficace et motivante. Surtout quand on débute ou qu’on veut structurer ses entraînements sans exploser son budget.

Mais même avec deux applications, il me manquait le petit coup de pied aux fesses, le regard extérieur, l’adaptation à mon corps qui n’est pas une machine. Bref : un humain derrière l’écran.

Et pourquoi un coach humain, c’est (parfois) irremplaçable

Avoir un coach humain, c’est avoir quelqu’un qui vous connaît, vous observe, vous comprend. Pas juste vos données, mais vos humeurs, vos doutes, vos contraintes perso, votre emploi du temps qui bouge, vos coups de mou et vos moments de panique pré-compétition.

Un bon coach, c’est un regard extérieur qui sait quand il faut vous freiner… et quand il faut vous bousculer. Il ajuste, il échange, il motive. Il voit les signaux faibles avant même que vous les formuliez. Et surtout, il vous sort de l’entraînement “générique” pour créer quelque chose qui colle à votre réalité.

C’est aussi un soutien mental, une forme de stabilité, une relation de confiance. Bref, c’est un vrai compagnon de route dans un sport auquel on peut parfois vite se sentir seul. À mon sens, quand on passe la ligne, on la passe avec son coach.

Et le club, alors ?

J’ai aussi tenté l’option club. Sur le papier, ça cochait pas mal de cases : entraînements en groupe, dynamique collective, encadrement… Mais en réalité, déjà les créneaux sont très difficiles à rejoindre, et après trois séances, j’ai compris que ce n’était pas pour moi. L’ambiance ne me convenait pas, les séances n’étaient pas vraiment structurées, et les coachs semblaient davantage concentrés sur leur propre entraînement que sur celui du groupe. Résultat : je me suis blessée, j’ai perdu confiance, et j’ai vite arrêté.

On ne le dit pas souvent, mais le club ne convient pas à tout le monde. Si on n’y trouve pas une bonne énergie, un minimum d’individualisation, et un vrai encadrement, ça peut devenir plus frustrant que formateur.

Et surtout, il est important de trouver son club. Celui où on se sent bien. J’ai eu la chance de faire un triathlon en équipe avec un autre club, c’était une expérience très différente ! Un réel bonheur !

Un coach recommandé… mais pas adapté

Après mon échec du club, j’ai alors retenté l’expérience avec un coach en ligne, recommandé par ma kiné. Très pro, très gentil, rien à dire sur ses compétences. Mais ça ne collait pas. Sa méthode de coaching était la sienne. Peu d’écoute de mon ressenti, une manière de communiquer qui ne me correspondait pas. On ne matchait tout simplement pas. Et ça aussi, c’est une leçon : un bon coach pour quelqu’un d’autre n’est pas forcément le bon pour toi.

Et aujourd’hui ? Cap Triathlon.

Après toutes ces expériences, j’ai enfin trouvé un équilibre qui me convient avec Cap Triathlon. C’est un coaching 100 % à distance, mais à aucun moment je ne me sens seule. Mon programme arrive chaque semaine, ajusté en fonction de mes retours, de ma forme, de mes contraintes (et parfois de mes humeurs, soyons honnêtes).

Mon coach ne se contente pas d’empiler des séances : il suit mes performances, tient compte de mes problématiques médicales, écoute, ajuste, conseille, réconforte parfois. Il m’aide aussi à planifier ma saison avec une vraie vision d’ensemble — réaliste mais ambitieuse.

Et franchement, dans un sport aussi complet (et exigeant) que le triathlon, avoir ce cadre souple mais solide, ça fait toute la différence.

Quel entrainement pour qui ?

Comme on est tous différents, je me permets un petit récap’ qui selon moins permet de savoir quel type de coaching est adapté à quel pratique :

Type d’accompagnementNiveau débutantIntermédiaireAvancé / Objectif perf
En solo✔️ XS / S✔️ M ponctuellement❌ trop limité sans structure
Club✔️ tous niveaux (selon le club)✔️ si bonne ambiance / encadrement❌ sauf clubs très compétitifs
Application✔️ dès S / M✔️ M / L⚠️ limité pour Ironman ou perf
Coach humain❌ (coût / engagement)✔️ si objectifs clairs✔️ idéal L / XL / perf personnalisée

S’entraîner en solo

Idéal quand on débute, qu’on veut tester tranquillement la discipline, ou qu’on ne veut pas (encore) s’engager. Avec un bon plan en ligne, un peu de rigueur et d’écoute de soi, on peut faire un triathlon format XS ou S sans souci.

✅ Avantages : liberté, pas de pression, pas cher
❌ Limites : risque d’erreurs, pas de retour sur ce qu’on fait, pas de régularité

Le club de triathlon

Super pour apprendre les bases, rencontrer du monde, profiter d’un cadre. Mais tout dépend du club ! Certains sont très compétitifs, d’autres plus détente. Il faut tester pour savoir si on y trouve sa place. Parfois, on peut y nager seulement ou faire quelques séances vélo/cap pour compléter son entraînement. Profiter du sentiment d’appartenance !

✅ Ambiance, dynamique de groupe, accès piscine / encadrants
❌ Niveau hétérogène, pas toujours adapté individuellement, attention aux blessures

L’application de coaching

Parfait compromis quand on a besoin de structure sans forcément vouloir un coach humain. Certaines applis proposent des plans bien faits, progressifs, avec des rappels, des adaptations selon l’objectif ou la forme du moment.

✅ Flexibilité, coût faible à modéré, autonomie
❌ Pas de correction technique, pas d’ajustement fin, pas de soutien mental

Le coaching personnalisé

C’est le top si vous avez un objectif clair, un format long, ou simplement besoin d’un regard extérieur. Le coach s’adapte à votre rythme, votre quotidien, vos blessures éventuelles, votre cycle hormonal si besoin, etc.

✅ Suivi sur mesure, adaptabilité, confiance
❌ Coût plus élevé, nécessite d’avoir une vraie motivation

Comment choisir son application de coaching ?

Si vous optez pour une application, le plus important, c’est qu’elle colle à votre niveau, vos objectifs et votre réalité du terrain. Certaines apps sont ultra-techniques, conçues pour les triathlètes aguerris avec capteurs en tout genre et données de puissance. D’autres sont plus accessibles, pensées pour vous accompagner pas à pas sans vous noyer dans les stats.

Posez-vous les bonnes questions :

  • Est-ce que j’ai besoin d’un plan structuré ou de séances à la carte ?
  • Est-ce que j’aime les feedbacks automatiques ? Les chiffres ? Les graphes ?
  • Est-ce que je préfère une approche flexible ou carrée ?
  • Est-ce que l’application s’intègre bien à ma montre ou à mon calendrier ?

Visez une appli qui vous motive à long terme, pas une qui vous culpabilise dès que vous ratez une séance. L’ergonomie compte aussi : si c’est un casse-tête à utiliser, vous lâcherez vite. Et si elle propose un minimum d’adaptation (objectifs, volume, retours), c’est encore mieux.

Comment choisir son coach ?

Choisir un coach, ce n’est pas juste une question de diplôme ou de plan d’entraînement bien ficelé. C’est une rencontre humaine, une affaire de communication, de méthode et de confiance. Vous pouvez tomber sur un excellent coach… qui n’est simplement pas fait pour vous.

Posez-vous ces questions avant (ou dès les premiers échanges) :

  • Est-ce qu’il/elle écoute mes besoins ou applique un plan générique ?
  • Est-ce qu’il/elle adapte le programme à ma vie réelle (travail, enfants, blessures, fatigue mentale) ?
  • Est-ce que je me sens soutenu·e ou jugé·e ?
  • Est-ce qu’on communique facilement sans malaise ?
  • Est-ce que je ressens une vraie progression, ou juste de l’accumulation de séances ?

Un bon coach, c’est quelqu’un qui vous challenge sans vous écraser, qui sait dire “ralentis” quand il faut, et « bouge-toi » quand on perd confiance en nous ou qu’on n’ose pas. C’est quelqu’un qui comprend que votre vie ne tourne pas uniquement autour du triathlon. Il/elle doit être capable de pédagogie, d’adaptation, et de bienveillance, surtout dans les périodes où vous doutez.

Parfois, il faut en tester un ou deux pour comprendre ce qui vous convient vraiment — et ce n’est pas un échec, c’est un apprentissage. Le bon coach ne vous formate pas : il vous fait grandir.

Un cheminement nécessaire

Mon parcours vers un coaching qui me convient n’a pas été linéaire — et franchement, c’est normal. J’ai eu peur, j’ai payé trop cher, j’ai testé des applis, un club, des coachs pas faits pour moi. J’ai parfois progressé, parfois stagné, parfois même régressé. Mais chaque étape m’a appris quelque chose sur moi, ma pratique, mes besoins.

Aujourd’hui, je suis suivie par un coach avec qui le courant passe, qui me comprend, qui sait quand me pousser et quand me freiner. Et ça change tout : je m’entraîne mieux, je récupère mieux, je progresse avec plaisir. Il n’y a pas une seule bonne façon de s’entraîner — il y a celle qui vous correspond, à vous.

Et si je peux vous donner un seul conseil : n’ayez pas peur d’explorer. On apprend autant de ce qui ne nous va pas que de ce qui nous fait avancer. Et à la fin, c’est vous qui tenez le guidon.

bisous !


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