[S36] Les règles tacites du bassin de natation en club (ou comment éviter de se faire détester et de finir en PLS à 25 mètres)

Un guide pour survivre aux séances coachées quand on est lent·e, désorganisé·e, ou juste nouveau·lle.

Mon premier départ en séance club : l’histoire d’un échec annoncé

Première séance en club, premier exercice : « 10×50m crawl, départ toutes les 10 secondes ! ». Ni une, ni deux, mon TDHA prend les commandes. « TOP, JE PARTS EN PREMIÈRE ! » Sauf que… je ne suis pas la plus rapide. Loins de là. Résultat ? À 25 mètres, je me fais doubler par tout le groupe, je m’arrête pour laisser passer, je perds mon rythme, et je termine la séance en mode « survie pure », avec l’impression d’avoir gêné tout le monde.

Leçon apprise : La natation en club, c’est comme un code de la route. Il y a des règles écrites (celles du coach), et surtout, des règles tacites que personne ne t’explique. Voici celles qui m’auraient sauvé la mise (et évité les regards noirs).

Les 5 commandements (non écrits) du bassin en club

« Tu attendras que tout le monde soit prêt avant de plonger »

Pourquoi ? Parce que partir comme une fusée alors que la moitié du groupe cherche encore ses plaquettes, c’est :

  • Égoïste (tu forces les autres à te rattraper ou à te doubler).
  • Désorganisé (le coach doit souvent recadrer le départ).
  • Contre-productif (tu vas trop vite, tu t’épuises, et tu finiras par ralentir tout le monde).

Comment faire ?

  • Regarde autour de toi : Tout le monde a son bonnet ? Ses lunettes ? Son pull-buoy ?
  • Attends le signal du coach (même si tu trépignes d’impatience).
  • Si tu es pressé·e, fais des étirements ou des bulles en attendant.

« Tu partiras selon ton niveau, pas selon ton ego »

La règle d’or : Les plus rapides partent en premier, les autres suivent par ordre décroissant de vitesse. Pourquoi ?

  • Éviter les bouchons : Si les lent·e·s partent devant, les rapide·s vont les rattraper et créer des embouteillages.
  • Garder un rythme homogène : Chacun·e nage à son allure sans se marcher sur les palmes.

Mon astuce perso (quand on est lent·e) :

  • Parte en dernière position (même si ça pique l’ego).
  • Si tu es vraiment trop lente, utilise des accessoires (plaquettes, fingers) pour augmenter ta propulsion sans forcer.
  • Accepte de te faire doubler : Ce n’est pas une honte, c’est juste la réalité. Mieux vaut bien faire 50m que mal en faire 100.

« Tu laisseras de l’espace, sinon tu draftes (et ça énerve) »

Le drafting en natation, c’est comme en vélo : coller les pieds de la personne devant toi pour profiter de son sillage. Sauf qu’en club, c’est mal vu (sauf si c’est un exercice précis demandé par le coach). Pourquoi ?

  • Ça fausse les allures : La personne devant a l’impression de traîner, toi tu profites sans effort.
  • Ça crée des tensions : Personne n’aime se sentir « aspiré » par le·a nageur·se derrière.

Distance idéale : 5 secondes minimum entre chaque départ (ou 2-3 mètres en nage continue). Si tu rattrapes quelqu’un·e :

  • Ralentis légèrement pour garder tes distances.
  • Si tu es vraiment plus rapide, double proprement (par la gauche, sans toucher).

« Tu t’arrêteras entre les blocs pour souffler (même si les autres ne le font pas) »

Le piège des séances coachées : Tout le monde a l’air de enchaîner sans pause, alors toi aussi tu forces. Sauf que…

  • Tu n’es pas un·e robot : Ton corps a besoin de récupérer.
  • Tu rates l’objectif de la séance : Mieux vaut bien faire 8×50m avec 10s de repos que bâcler 10×50m en suffoquant.

Comment gérer ?

  • Prends 5 à 10 secondes de plus si besoin entre les blocs. Personne ne t’en voudra (et si c’est le cas, c’est leur problème).
  • Si tu es à la traîne, saute un 50m pour reprendre ton souffle. Le coach préférera ça à une noyade en direct.
  • Adapte le matériel : Des plaquettes ou un pull-buoy peuvent t’aider à garder le rythme sans t’épuiser.

« Tu ne compareras pas ta séance à celle des autres »

La natation en club, ce n’est pas une compétition (même si on a tous notre ego). Pourtant, c’est facile de se dire :

  • « Pourquoi untel·le nage si vite ? »
  • « Pourquoi moi je galère alors que tout le monde a l’air détendu ? »

Réalité :

  • Chacun·e a son niveau, ses forces, ses faiblesses.
  • Les « rapides » ont peut-être 10 ans de pratique de plus que toi.
  • Toi, tu es là pour progresser, pas pour battre des records.

Mon mantra (après des années de galère) : « Je fais ma séance, à mon rythme, pour mes objectifs. »

Les situations gênantes (et comment les éviter)

SituationPourquoi c’est gênantComment l’éviter
Partir trop tôtTu bloques le groupe, tu t’épuises, tu rales.Attends que tout le monde soit prêt.
Coller le·a nageur·se devantTu draftes, tu le·a stresses, tu triches.Garde 2-3 mètres de distance.
Ne pas laisser doublerTu forces les autres à te contourner (ou à te percuter).Si quelqu’un·e te rattrape, serre-toi et laisse passer.
Râler parce que c’est trop rapideÇa démoralise le groupe et le coach.Adapte la séance pour toi (matériel, pauses).
Oublier de marquer ses tempsLe .Note tes temps ou utilise une montre.

Mes astuces pour survivre (et même progresser) quand on est lent·e

  1. Parte en dernière position : Moins de pression, moins de risques de bloquer les autres.
  2. Utilise des accessoires :
    • Plaquettes → Plus de traction = vitesse accrue sans effort supplémentaire.
    • Pull-buoy → Moins de résistance des jambes = économie d’énergie.
    • Tuba frontal → Pour travailler la technique sans stress respiratoire.
  3. Modifie les consignes si besoin :
    • Le coach dit « 10×100m » ? Fais-en 8, ou réduis la distance.
    • L’allure est trop rapide ? Nage en Z2 au lieu de Z3, et compense avec plus de longueur.
  4. Parle au coach :
    • « Je suis plus lente, est-ce que je peux adapter ? » → 99% des coachs préfèrent ça à un·e nageur·se en PLS.
  5. Trouve ton « groupe de niveau » :
    • Dans la plupart des clubs, il y a plusieurs lignes d’eau selon les vitesses. Ne reste pas avec les rapides par orgueil : va là où tu es à l’aise.

En conclusion : la natation en club, c’est comme un jeu d’échecs

  • Il y a des règles (écrites et tacites).
  • Chacun·e a sa stratégie (certains sprintent, d’autres tiennent la distance).
  • Le but, c’est de progresser, pas de gagner à tout prix.

Alors oui, au début, tu vas te sentir lent·e. Oui, tu vas te faire doubler. Oui, tu vas parfois avoir l’impression de « survivre » plutôt que de nager. Mais avec le temps, tu vas : ✅ Mieux gérer ton allure. ✅ Trouver tes repères dans le groupe. ✅ Et surtout… prendre du plaisir sans te prendre la tête.

Et surtout, rappelle-toi : Même les nageur·se·s rapides ont commencé un jour. La différence, c’est qu’ils·elles ont osé continuer.


💬 Et toi, quelle est ta pire galère en séance de natation ? (Les confessions anonyme sont les bienvenues en commentaire !)


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