Un guide pour survivre aux séances coachées quand on est lent·e, désorganisé·e, ou juste nouveau·lle.
Mon premier départ en séance club : l’histoire d’un échec annoncé
Première séance en club, premier exercice : « 10×50m crawl, départ toutes les 10 secondes ! ». Ni une, ni deux, mon TDHA prend les commandes. « TOP, JE PARTS EN PREMIÈRE ! » Sauf que… je ne suis pas la plus rapide. Loins de là. Résultat ? À 25 mètres, je me fais doubler par tout le groupe, je m’arrête pour laisser passer, je perds mon rythme, et je termine la séance en mode « survie pure », avec l’impression d’avoir gêné tout le monde.
Leçon apprise : La natation en club, c’est comme un code de la route. Il y a des règles écrites (celles du coach), et surtout, des règles tacites que personne ne t’explique. Voici celles qui m’auraient sauvé la mise (et évité les regards noirs).
Les 5 commandements (non écrits) du bassin en club
« Tu attendras que tout le monde soit prêt avant de plonger »
Pourquoi ? Parce que partir comme une fusée alors que la moitié du groupe cherche encore ses plaquettes, c’est :
- Égoïste (tu forces les autres à te rattraper ou à te doubler).
- Désorganisé (le coach doit souvent recadrer le départ).
- Contre-productif (tu vas trop vite, tu t’épuises, et tu finiras par ralentir tout le monde).
Comment faire ?
- Regarde autour de toi : Tout le monde a son bonnet ? Ses lunettes ? Son pull-buoy ?
- Attends le signal du coach (même si tu trépignes d’impatience).
- Si tu es pressé·e, fais des étirements ou des bulles en attendant.
« Tu partiras selon ton niveau, pas selon ton ego »
La règle d’or : Les plus rapides partent en premier, les autres suivent par ordre décroissant de vitesse. Pourquoi ?
- Éviter les bouchons : Si les lent·e·s partent devant, les rapide·s vont les rattraper et créer des embouteillages.
- Garder un rythme homogène : Chacun·e nage à son allure sans se marcher sur les palmes.
Mon astuce perso (quand on est lent·e) :
- Parte en dernière position (même si ça pique l’ego).
- Si tu es vraiment trop lente, utilise des accessoires (plaquettes, fingers) pour augmenter ta propulsion sans forcer.
- Accepte de te faire doubler : Ce n’est pas une honte, c’est juste la réalité. Mieux vaut bien faire 50m que mal en faire 100.
« Tu laisseras de l’espace, sinon tu draftes (et ça énerve) »
Le drafting en natation, c’est comme en vélo : coller les pieds de la personne devant toi pour profiter de son sillage. Sauf qu’en club, c’est mal vu (sauf si c’est un exercice précis demandé par le coach). Pourquoi ?
- Ça fausse les allures : La personne devant a l’impression de traîner, toi tu profites sans effort.
- Ça crée des tensions : Personne n’aime se sentir « aspiré » par le·a nageur·se derrière.
Distance idéale : 5 secondes minimum entre chaque départ (ou 2-3 mètres en nage continue). Si tu rattrapes quelqu’un·e :
- Ralentis légèrement pour garder tes distances.
- Si tu es vraiment plus rapide, double proprement (par la gauche, sans toucher).
« Tu t’arrêteras entre les blocs pour souffler (même si les autres ne le font pas) »
Le piège des séances coachées : Tout le monde a l’air de enchaîner sans pause, alors toi aussi tu forces. Sauf que…
- Tu n’es pas un·e robot : Ton corps a besoin de récupérer.
- Tu rates l’objectif de la séance : Mieux vaut bien faire 8×50m avec 10s de repos que bâcler 10×50m en suffoquant.
Comment gérer ?
- Prends 5 à 10 secondes de plus si besoin entre les blocs. Personne ne t’en voudra (et si c’est le cas, c’est leur problème).
- Si tu es à la traîne, saute un 50m pour reprendre ton souffle. Le coach préférera ça à une noyade en direct.
- Adapte le matériel : Des plaquettes ou un pull-buoy peuvent t’aider à garder le rythme sans t’épuiser.
« Tu ne compareras pas ta séance à celle des autres »
La natation en club, ce n’est pas une compétition (même si on a tous notre ego). Pourtant, c’est facile de se dire :
- « Pourquoi untel·le nage si vite ? »
- « Pourquoi moi je galère alors que tout le monde a l’air détendu ? »
Réalité :
- Chacun·e a son niveau, ses forces, ses faiblesses.
- Les « rapides » ont peut-être 10 ans de pratique de plus que toi.
- Toi, tu es là pour progresser, pas pour battre des records.
Mon mantra (après des années de galère) : « Je fais ma séance, à mon rythme, pour mes objectifs. »
Les situations gênantes (et comment les éviter)
| Situation | Pourquoi c’est gênant | Comment l’éviter |
|---|---|---|
| Partir trop tôt | Tu bloques le groupe, tu t’épuises, tu rales. | Attends que tout le monde soit prêt. |
| Coller le·a nageur·se devant | Tu draftes, tu le·a stresses, tu triches. | Garde 2-3 mètres de distance. |
| Ne pas laisser doubler | Tu forces les autres à te contourner (ou à te percuter). | Si quelqu’un·e te rattrape, serre-toi et laisse passer. |
| Râler parce que c’est trop rapide | Ça démoralise le groupe et le coach. | Adapte la séance pour toi (matériel, pauses). |
| Oublier de marquer ses temps | Le . | Note tes temps ou utilise une montre. |
Mes astuces pour survivre (et même progresser) quand on est lent·e
- Parte en dernière position : Moins de pression, moins de risques de bloquer les autres.
- Utilise des accessoires :
- Plaquettes → Plus de traction = vitesse accrue sans effort supplémentaire.
- Pull-buoy → Moins de résistance des jambes = économie d’énergie.
- Tuba frontal → Pour travailler la technique sans stress respiratoire.
- Modifie les consignes si besoin :
- Le coach dit « 10×100m » ? Fais-en 8, ou réduis la distance.
- L’allure est trop rapide ? Nage en Z2 au lieu de Z3, et compense avec plus de longueur.
- Parle au coach :
- « Je suis plus lente, est-ce que je peux adapter ? » → 99% des coachs préfèrent ça à un·e nageur·se en PLS.
- Trouve ton « groupe de niveau » :
- Dans la plupart des clubs, il y a plusieurs lignes d’eau selon les vitesses. Ne reste pas avec les rapides par orgueil : va là où tu es à l’aise.
En conclusion : la natation en club, c’est comme un jeu d’échecs
- Il y a des règles (écrites et tacites).
- Chacun·e a sa stratégie (certains sprintent, d’autres tiennent la distance).
- Le but, c’est de progresser, pas de gagner à tout prix.
Alors oui, au début, tu vas te sentir lent·e. Oui, tu vas te faire doubler. Oui, tu vas parfois avoir l’impression de « survivre » plutôt que de nager. Mais avec le temps, tu vas : ✅ Mieux gérer ton allure. ✅ Trouver tes repères dans le groupe. ✅ Et surtout… prendre du plaisir sans te prendre la tête.
Et surtout, rappelle-toi : Même les nageur·se·s rapides ont commencé un jour. La différence, c’est qu’ils·elles ont osé continuer.
💬 Et toi, quelle est ta pire galère en séance de natation ? (Les confessions anonyme sont les bienvenues en commentaire !)

